C’est en ce jeudi 18 février 2016, aux tant attendus flocons d’un hiver indien, que s’est déroulée la finale du tout premier concours d’éloquence de l’IÉSEG Paris. Etonnant en effet, qu’un tel évènement n’ait encore jamais été organisé, mais comme dit le proverbe de chez nous « c’est dans les vieux pots, qu’on fait la meilleure soupe ».
A travers des interrogations philosophiques « Un boomerang est-il un frisbee pour ceux qui n’ont pas d’amis ? », ou de société « Un homme consacré peut-il être un sacré con ? », en passant par des conversations de comptoir « Doit-on boire ou subir la pression ? », des discussions politiques « Win the yes needs the no to win against the no », des questions existentielles « L’ascenseur social mène-t-il à l’échafaud ? », « Peut-on être esclave sans avoir de maître ? » ou encore « Le plus beau des voyages est-il un voyage immobile ? », les candidats ont su nous faire voyager, maniant le verbe avec brio !
Mais au fond, qu’est-ce que l’éloquence ? Là, réside le cœur du mystère oratoire. Certains diront que c’est l’art de discourir avec aisance, d’émouvoir une assemblée, d’autres de persuader sans montrer une once de manipulation, ou encore de briller d’une élégance naturelle dans l’art de s’exprimer ! Si l’on s’en tient aux maîtres littéraires, selon Diderot ce « n’est que l’art d’embellir la logique » et pour Pascal, « L’éloquence continue ennuie. » Et si être éloquent, c’était simplement savoir manier la punchline ? Cela fait-il de l’être suprême, Booba, un orateur averti ? Profitons-en pour effectuer un rapide retour sur la myriade de punchlines desservies par nos candidats.
- « Ne confondez pas Épicure et Épictète, je n’en ai cure, ça n’a ni queue ni tête » Alex Cella
- « La tequila te fait te réveiller un petit matin à côté d’une inconnue et lui dire « mais t’es qui là ? » » Romain Bensoussan
- « L’escalier social a bien des avantages, il permet de s’endurcir, et le sport permet de réduire le risque d’infarctus » Maxime Roux
- « Le « oui » a besoin du « non » comme le salé a besoin du sucré ! » Jules Bancharel
- « Quand on déguste, il faut du palais. Pas de palais, pas de palais. » Maxime Cunin
- « Le boomerang, à moins d’être hyper fort, il ne revient jamais, le frisbee au moins, il est honnête ! » Astrid Bonnetain
- « Ah, pourquoi j’ai une cape ? Pour que Batman puisse me voir arriver ! »
- « …et soudain je m’égare, d’Austerlitz ». Xavier Maurin
Le grand vainqueur du concours d’éloquence 2016 sur le sujet suivant « Peut-on être esclave sans avoir de maître ? » est Maxime Roux et son dauphin n’est autre que Xavier Maurin !
Nous souhaitons tout d’abord remercier, que dis-je acclamer, les candidats, tous très méritants, sans qui ce concours n’aurait jamais eu lieu, et qui ont su, valeureux, se lancer aveuglément dans le 1er concours d’éloquence de notre chère école, tels des cobayes en laboratoires.
Nous tenons aussi à remercier les membres du jury, Pascal Bied, Guillaume de Rendinger, Marie-Gabrielle Fegli, Bruno Aragones ainsi que Christine de Rorthays.
Enfin, nous remercions chaleureusement le public, signe que l’IÉSEG est un véritable vivier d’amateurs de traits d’esprit !
La Tribune ne s’arrête pas en si bon chemin et annonce dès à présent qu’un autre tournoi aura lieu l’an prochain, 2e, nous l’espérons, d’une grande tradition de concours. L’objectif, in fine, étant de créer une équipe d’orateurs afin de participer à des concours inter-écoles, occasion de pratiquer la langue de Molière en territoire hostile.
Nous en profitons pour vous annoncer que nous organisons le 7 mars notre prochaine conférence avec un invité inattendu, car comme disait Rabelais « tout vient à point à qui sait attendre ».
L’équipe La Tribune